On entend aujourd'hui par fanatisme une folie religieuse, sombre et cruelle. C'est une maladie de l'esprit qui se gagne comme la petite vérole. Les livres la communiquent beaucoup moins que les assemblées et les discours. On s'échauffe rarement en lisant : car alors on peut avoir le sens rassis. Mais quand un homme ardent et d'une imagination forte parle à des imaginations faibles, ses yeux sont en feu, et ce feu se communique ; ses tons, ses gestes, ébranlent tous les nerfs des auditeurs. Il crie : « Dieu vous regarde, sacrifiez ce qui n'est qu'humain ; combattez les combats du Seigneur » et on va combattre. Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. [...]
Voltaire
extrait du Dictionnaire philosophique, 1764
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Né en 1945, Pierre Michon a étudié les lettres modernes à Clermont-Ferrand. Il publie à 37 ans son premier livre, Vies minuscules, pour lequel il obtient le Prix France Culture en 1984. Pierre Michon est aujourd'hui reconnu comme l'un des auteurs français contemporains les plus marquants. Ses ouvrages sont traduits dans de nombreux pays, par exemple en Allemagne, en Italie, en Roumanie, aux Etats-Unis et au Mexique.
"Je lis des romans, beaucoup. Mais c'est une chose dont on peut décomposer les ficelles, dont on voit les tenants et les aboutissants à moins qu'on ne soit un de ces grands noms du roman comme Faulkner. Dans ce siècle, il y a aussi Proust, à moindre titre. Ce sont des gens qui tiennent en trois cents pages ce que je suis capable de faire en cinquante pages. Pour le reste, ce sont des fabriques, des fabriques agréables car il faut bien lire et s'endormir - on a le choix entre un Lexomil et un bouquin mais on voit bien que tout cela a été fabriqué pour que les bons badauds du journalisme disent que ce roman a été impeccablement composé avec un début, une chute, etc., éléments qui sont rebattus depuis toujours. Dès Cervantes, la structure du roman est rebattue. Maintenant, il n'y a rien de plus facile à faire mais il y a plein de gens qui se réclament de cette structure molle en disant : "Le roman, on peut tout y mettre, sans forcer." Pour pousser plus avant dans cette entreprise de démolition..."
Citation de Pierre Michon extraite de la "Revue parlée", entretien avec Marianne Alphant (28 mars 1996, Centre Georges Pompidou, Paris).
Débat-lecture à 20h00 au Literarisches Colloquium Berlin, avec l'auteur Anne Weber et animé par Sibylle Cramer.