Je ne sers à rien […]. Je suis incapable d’élever des porcs. Je n’ai aucune notion sur la fabrication des saucisses, des fourchettes ou des téléphones portables. Tous ces objets qui m’entourent, que j’utilise ou que je dévore, je suis incapable de comprendre leur processus de production. Si l’industrie devait s’arrêter, si les ingénieurs et techniciens spécialisés venaient à disparaître, je serais incapable d’assurer le moindre redémarrage.
Michel Houellebecq
extrait de Les Particules élémentaires, Éditions Flammarion, 1999
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Nous avons le plaisir de vous présenter
à l'occasion des 15 ans de la librairie ZADIG
« Lèvres de pierre »
(Actes Sud, parution en librairie le 22 août 2018)
une lecture-présentation de Nancy Huston
le vendredi 24 août 2018 à 19h à la librairie
(sur réservation)
Comment et pourquoi Nancy Huston écrit-elle aujourd’hui le récit de ses années de formation en miroir de celles d’un Cambodgien de la génération de son père, venu comme elle à Paris, y étant entré en politique mais aussi en écriture avant de devenir Pol Pot, l’un des pires dictateurs du XXe siècle ? Ce livre de lucidité et d’intuitions mêlées, qui fait suite à Bad Girl, laisse au lecteur le troublant sentiment de se tenir au plus près du pouvoir des hasards qui façonnent les chemins de la création et de la destruction, les pages sanglantes de la fiction comme celles de l’histoire.
Le Cambodge, je n’y suis allée qu’une fois, début 2008. J’y avais tenu un journal… Au long des années qui ont suivi ce voyage, je ne savais que faire de mon sentiment presque absurde, et pourtant persistant, que le Cambodge me concernait. Par-delà les décennies et les continents, le « Kampuchéa démocratique » des Khmers rouges insistait, me sollicitait, m’assurait que je n’étais pas étrangère à cette histoire, et m’exhortait à l’approcher par l’écriture. Mais par quel bout prendre un thème aussi désespérément « exotique » ? Qu’avais-je à dire, moi, Blanche et bobo, citoyenne de deux grandes puissances occidentales, au sujet de ce petit pays si violemment étranger à l’autre bout du monde ? Comment me l’approprier par l’écriture, sans me sentir dans l’imposture en permanence ? Après de longs mois de changements de cap formel (roman ? essai ? récit ?) et des glissements de terrain m’ayant amenée plusieurs fois au bord du renoncement – autant d’avatars de la résistance (car, je le sais bien, un blocage qui semble lié aux aspects formels du travail reflète presque toujours la peur de toucher à certaines matières intimes et inflammables qui pourraient vous exploser à la figure…) –, j’ai repris pour la énième fois mon journal de 2008 : « 14 janvier. Les sourires du roi Jayavarman à Boyan épousent les sillons des balustres de pierre, sa tête est partout intégrée aux épaisses colonnes sombres – sur chacune de leurs côtés – il nous regarde d’en haut en souriant, face et profil, Big Brother du XIIe siècle… Lèvres de pierre, lèvres de pierre, sourire radieux mais absent, bienveillant mais vide : omniprésent, de même, sur les statues du Bouddha et toutes les photos de Pol Pot… » Soudain j’ai frémi. Je venais de tomber sur le seul Cambodgien en qui j’arriverais peut-être à me projeter : Pol Pot. Idée folle et pourtant la seule possible. Non pas Pol Pot chef d’État, mais l’enfant, l’adolescent et le jeune homme, qui s’appelait encore Saloth Sâr. Il se trouve que j’ai un pseudonyme moi aussi : Dorrit. Seulement, à l’inverse du dictateur cambodgien, je ne l’utilise que dans mes textes autobiographiques. Il n’était pas impossible que, malgré leurs dissemblances flagrantes, nos trajectoires s’éclairent l’une l’autre.
Nancy Huston
Photo Nancy Huston © Adeline Sagalyn
Née à Calgary, au Canada, Nancy Huston est l’auteur de nombreux romans et essais publiés chez Actes Sud et chez Leméac, parmi lesquels Instruments des ténèbres (1996 ; prix Goncourt des lycéens et prix du Livre Inter), L’Empreinte de l’ange (1998 ; grand prix des Lectrices de Elle), Lignes de faille (2006 ; prix Femina), Reflets dans un œil d’homme (2012), Danse noire (2013) et Bad Girl (2014).
Entrée : 4 €/tarif réduit 3 €
(Sur réservation)
Nous avons le plaisir de vous présenter
« Demi-tour »
(éditions Grasset, 2017)
une lecture-présentation d'Hélène Lenoir
le samedi 26 mai à 19 h à la librairie (sur réservation)
Une femme qu’il faut juste accueillir dans un appartement loué pour un mois, un petit groupe de réfugiés croisé sur une route de campagne près de la frontière, un vieil homme et sa jeune visiteuse riant doucement un soir d’été sur un balcon voisin, un couple de clients pas comme les autres… ils ne font que passer. Leur charme souvent inquiétant attire, blesse, séduit et déjà ils repartent, emportant leur mystère. La plupart sans se retourner. Mais ceux qui restent sentent tôt ou tard que leur bouleversante apparition les a fait pivoter sur eux-mêmes, les orientant vers un cap jusqu’alors insoupçonné ou tout simplement ignoré.
Troisième recueil de nouvelles de l'écrivain, Demi-tour est constitué de sept nouvelles dans lequel elle rompt avec le thème de la famille, son terrain d'exploration favori. Chacune de ces nouvelles décrit un moment important qui, sur un laps de temps très court, va amener le personnage à reconsidérer sa vie...
Portrait Hélène Lenoir ® JFPAGA
Hélène Lenoir est née en 1955 à Neuilly-sur-Seine et installée en Allemagne depuis 1980. Elle vit actuellement près de Francfort-sur-le-Main où elle poursuit ses activités d'écrivain et enseigne désormais l'allemand langue étrangère. De 1994 à 2013 elle a fait paraître huit romans et deux recueils de nouvelles aux éditions de Minuit. En 2015 elle publie un nouveau roman au titre sobre, Tilleul, aux éditions Grasset, puis en 2017 le nouveau recueil de nouvelles Demi-tour, renouant avec la veine de ses débuts, dans la collection littéraire de Martine Saada.
Entrée : 4 €/tarif réduit 3 €
(Sur réservation)
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« Destination »
(Éditions du Soupirail, 2017)
de et par Franck Magloire
Une lecture-présentation le samedi 21 avril 2018 à 19 h à la librairie (sur réservation)
Seize tableaux qui défilent et s’enchâssent comme des tranches de mémoire. Un récit romanesque des quarante dernières années, marquées par la disparition du monde ouvrier, les tumultes politiques et l’avènement de la société de consommation.
Des ciels d’orage. Miloud le grand-père algérien et la pudeur de ses origines, le doux murmure des histoires de la grand-mère en patois, Maria et sa générosité dans les barres de HLM, Coco, Jojo, la Fouine et les autres, piliers de comptoir aux regards désabusés, les traits creusés des métallurgistes, et la jeune génération inquiète, éprise de liberté et rêvant l’avenir.
Pour tout bagage, l’enfance et l’imaginaire, la douceur d’une promenade avec Claude Simon, et la langue comme terreau inépuisable. Renaître.
En général, j'observe une réserve, souhaite ne rien ajouter aux bruits du monde, mais il me semble que les temps actuels convoquent leur cohorte d’orages, qu’il plane sur nos enfances comme une ombre urgente. Franck Magloire
Portrait Franck Magloire - DR
Né en Normandie en 1970, Franck Magloire est l’auteur de plusieurs romans, dont Ouvrière (Points Seuil, 2012 – Prix littéraire de la ville de Caen, 2003), En Contrebas (L’Aube, 2007) et Présents (Éditions du Seuil, 2012). Auteur exigeant, il mêle intimement une langue très travaillée aux thèmes sociétaux contemporains. Il vit actuellement dans le Calvados où il se consacre à l’écriture.
Entrée : 4 €/tarif réduit 3 €
(Sur réservation)
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« Un océan, deux mers, trois continents »
(Éditions Actes Sud, 2018)
de et par Wilfried N'Sondé
Une lecture-présentation le samedi 3 février 2018 à 19 h à la librairie
(sur réservation)
Il s’appelle Nsaku Ne Vunda, il est né vers 1583 sur les rives du fleuve Kongo. Orphelin élevé dans le respect des ancêtres et des traditions, éduqué par les missionnaires, baptisé Dom Antonio Manuel le jour de son ordination, le voici, au tout début du XVIIe siècle, chargé par le roi des Bakongos de devenir son ambassadeur auprès du pape. En faisant ses adieux à son Kongo natal, le jeune prêtre ignore que le long voyage censé le mener à Rome va passer par le Nouveau Monde, et que le bateau nommé Vent Paraclet, sur lequel il s’apprête à embarquer, est chargé d’esclaves…
Roman d’aventures et récit de formation, Un océan, deux mers, trois continents plonge ce personnage méconnu de l’Histoire, véritable Candide africain armé d’une inépuisable compassion, dans une série de péripéties qui vont mettre à mal sa foi en Dieu et en l’homme.
Tout d’ardeur poétique et de sincérité généreuse, Wilfried N’Sondé signe un ébouriffant plaidoyer pour la tolérance qui exalte les nécessaires vertus de l’égalité, de la fraternité et de l’espérance.
Wilfried N'Sondé © Legattaz
Né en 1968 à Brazzaville, Wilfried N’Sondé a grandi en Île-de-France et étudié les sciences politiques avant de partir à Berlin, où il est resté vingt-cinq ans. Il vit désormais à Paris. Musicien et écrivain, il a aussi enseigné la littérature à l’université de Berne (Suisse). Il publie ses romans chez Actes Sud : Le Coeur des enfants léopards (2007, prix des Cinq continents de la francophonie et prix Senghor de la création littéraire), Le Silence des esprits (2010), Fleur de béton (2012) et Berlinoise (2015).
Entrée : 4 €/tarif réduit 3 €
(Sur réservation)