On entend aujourd'hui par fanatisme une folie religieuse, sombre et cruelle. C'est une maladie de l'esprit qui se gagne comme la petite vérole. Les livres la communiquent beaucoup moins que les assemblées et les discours. On s'échauffe rarement en lisant : car alors on peut avoir le sens rassis. Mais quand un homme ardent et d'une imagination forte parle à des imaginations faibles, ses yeux sont en feu, et ce feu se communique ; ses tons, ses gestes, ébranlent tous les nerfs des auditeurs. Il crie : « Dieu vous regarde, sacrifiez ce qui n'est qu'humain ; combattez les combats du Seigneur » et on va combattre. Le fanatisme est à la superstition ce que le transport est à la fièvre, ce que la rage est à la colère. [...]
Voltaire
extrait du Dictionnaire philosophique, 1764
Sitaudis.fr : Revue off
Gérard Haller, Nous qui nous apparaissons par Anne Malaprade 06/05/2024
Quelques bois de Pierre Gondran dit Remoux par François Huglo 05/05/2024
Christian Prigent, Chino fait poète (2) par Tristan Hordé 03/05/2024
du9 : L'autre bande dessinée
Le disparu d’Apostrophes 07/05/2024
Mémoire Carbone 06/05/2024
Jean Lourdelle dit Thomas 02/05/2024
Nous avons le plaisir de vous présenter en collaboration avec l’association Yedd une lecture de
« François Mitterrand et la guerre d’Algérie »
(Éditions Calmann-Lévy, 2010)
de et par Benjamin Stora
Le samedi 12 mars à 18h00 dans la librairie
Premier novembre 1954, l’Algérie s’embrase. En tant que ministre de l’Intérieur, François Mitterrand se retrouve au cœur de la tourmente. Pas question pour lui, ni d’ailleurs pour la majeure partie de la classe politique, d’envisager l’indépendance de ces départements français. Il tente en revanche d’imposer des réformes sociales. Devenu ministre de la Justice du gouvernement socialiste de Guy Mollet, il reste un homme d’ordre, fidèle à la politique répressive qui s’installe. La guillotine en devient une des armes. Quand François Mitterrand quitte la place Vendôme à la fin du mois de mai 1957, quarante-cinq condamnés à mort ont été guillotinés en seize mois. Comment celui qui, vingt-cinq ans plus tard, abolira la peine de mort peut-il accepter l’exécution des militants algériens ? Comment expliquer le silence autour de cet épisode noir de la carrière du futur président de la République ? Ce livre montre que François Mitterrand n’a pas été au rendez-vous de la décolonisation algérienne. Nourri de documents et de témoignages inédits, il est le fruit d’un long et méticuleux travail mené par un journaliste et un historien. Évoquant cette période plusieurs décennies plus tard, le président fera cet aveu : « J’ai commis au moins une faute dans ma vie, celle-là. »
Benjamin Stora, né en 1950 à Constantine, est professeur d’histoire du Maghreb contemporain à l’INALCO et professeur des universités. Spécialiste de l’histoire de cette Algérie où il est né, il est l’auteur de nombreux livres et documentaires sur le sujet. Ses recherches portent sur l’histoire du Maghreb contemporain, l’Algérie coloniale et l’immigration en France. Il est notamment l’auteur aux Éditions La Découverte de Histoire de l’Algérie coloniale 1830–1954 (coll. « Repères », 2004), Histoire de la guerre d’Algérie 1954–1962 (coll. « Repères », nouvelle édition 2004), et de La gangrène et l’oubli (2005). Chercheur internationalement reconnu, il a su faire avancer la recherche sur la guerre d’Algérie en utilisant les sources orales et visuelles, là où les archives écrites n’étaient pas toujours accessibles. Il vient de publier dans cet esprit Algérie 1954–1962. Lettres, carnets et récits des Français et des Algériens dans la guerre aux éditions des Arènes en 2010.
Entrée : 3,50 € (tarif réduit 2,50 €)
Sur réservation
Nous avons le plaisir de vous présenter une lecture trilingue de
« Sez Ner »
(Éditions d’en bas, 2010)
de et par Arno Camenisch
avec la participation de la traductrice Camille Luscher
le samedi 29 janvier 2011 à 18h00 à la librairie
Die Kuh vom Giosch hat einen Silberblick.
La vacca dil Giosch mira tschèc.
La vache au Giosch a une coquetterie dans l'oeil.
Un été à l’alpage, à l’Alp Stavonas au pied du Piz Sezner dans la Surselva aux Grisons, c’est ce que nous dépeint, avec toutes ses contradictions, ce récit détaillé. Les protagonistes en sont le personnel de l’alpage, donc le maître fromager ou armailli, son adjoint et deux bouèbes, mais également les visiteurs, indigènes et touristes, qui montent de la vallée et, bien sûr, les bêtes, la nourriture, le vent et le temps qu’il fait. Le berger qui vole en parapente suffit pourtant déjà à nous indiquer que le monde moderne a fait son entrée sur la scène alpestre. Nous apprenons des faits connus mais aussi des choses surprenantes et choquantes. Une autre façon, pour ceux qui seraient encore des néophytes, de se faire une idée précise d’un monde traditionnel qui n’est pas à l’abri des pressions extérieures... L’auteur ayant signé les deux versions de l’ouvrage, écrites en allemand et en romanche (sursilvan), le texte n’en a pas moins conservé dans chaque version la sonorité propre à chacune des langues dans laquelle il est écrit.
Fondées en 1976, les Éditions d’en bas publient des ouvrages qui témoignent de la face cachée de la Suisse, et plus particulièrement de ce qui s’y vit « en bas », à l’envers du décor. Ces livres précèdent, accompagnent, traduisent et diffusent les idées des luttes et mouvements sociaux. Pour mieux saisir ce réel particulier, les Éditions d’en bas s’associent volontiers avec des acteurs de l’évolution et du changement des mentalités, telles que les organisations syndicales, non gouvernementales ou associatives. Essais et dossiers historiques, sociologiques et politiques, témoignages, récits de vie, textes littéraires, traductions, les livres des Éditions d’en bas explorent le champ du social à partir des marges de l’histoire, de la politique et de la société. De destinées enfouies dans l’ombre de l’oubli et des thématiques délaissées, elles font émerger des voix singulières et originales.
Sez Ner a été traduit par Camille Luscher en collaboration avec Marion Graf aux Éditions d’en bas, Lausanne, 2010 (trilingue français, allemand, sursilvan). Un nouveau titre d’Arno Camenisch traduit par Camille Luscher, Hinter dem Bahnhof, est à paraître en français à l’automne 2011.
Entrée : 3,50 € (tarif réduit 2,50 €)
Sur réservation
Nous avons le plaisir de vous présenter, à l’occasion des 25 ans des Éditions de l’éclat une lecture-performance de
« Vie imaginaire d’Abraham Aboulafia »
de et par Patricia Farazzi
mise en musique par Laura Ingalls DJ français à Shanghai
le jeudi 2 décembre 2010 à 19h00 à la librairie
Vie imaginaire d’Abraham Aboulafia est une postface à L’épître des sept voies, traduction française d’une œuvre d’Abraham Aboulafia, cabaliste juif du XIIIe siècle, parue pour la première fois aux Éditions de l’éclat en 1985, qui fit l’objet d’une réédition en 2008.
Les Éditions de l’éclat, qui fêtent cette année leurs 25 ans, ont à leur actif un quart de siècle d’édition disparate, entre philosophie et littérature, livres et lybers, tirant les cartes de l’imaginaire vers les territoires de la pensée et vice-versa.
Michel Valensi, leur directeur, a su imposer un style à l’image du nom de sa maison, ses publications reflétant divers centres d’intérêt : en philosophie, des ouvrages relatifs essentiellement au pragmatisme et à la philosophie morale, à la philosophie analytique, à la philosophie du langage, à la philosophie grecque présocratique et aux différentes mystiques, ainsi qu’à l’histoire, la théologie et la littérature hébraïque. Mais aussi des ouvrages de réflexion libre sur la société actuelle, ainsi que des récits contemporains, qu’ils soient en français ou traduits de l’allemand, l’espagnol, l’italien, l’arabe ou l’hébreu.
Patricia Farazzi, photographe, traductrice et écrivain, a publié plusieurs récits aux Éditions de l’éclat dont La vie obscure (1999) à partir du personnage de Carlo Michelstaedter. Elle y codirige la collection « philosophie imaginaire » dans laquelle elle a traduit la plupart des livres de Giorgio Colli et notamment le livre de Sergio Bettini : Venise. Naissance d’une ville. Elle a obtenu en 2003 le prix de la Traduction du Ministère italien des Affaires étrangères pour sa traduction du livre d’Arnaldo Momigliano : Contributions à l’histoire du judaïsme. Son dernier livre, L’Archipel vertical, a fait l’objet d’une lecture à la librairie Zadig en novembre 2007.
Entrée : 3,50 € (tarif réduit 2,50 €)
Sur réservation
Nous avons le plaisir de vous présenter une lecture de
« J'ai tué Shéhérazade Confessions d’une femme arabe en colère »
(Éditions Sindbad-Actes Sud, 2010)
de et par Joumana Haddad
le mercredi 10 novembre 2010 à 19h00 à la librairie
« Si vous abordez ces pages en quête de vérités que vous croyez déjà connaître ; si vous espérez être conforté dans votre vision orientaliste, ou rassuré quant à vos préjugés anti-Arabes ; si vous vous attendez à entendre l'incessante berceuse du conflit des civilisations, mieux vaut ne pas poursuivre. Car je ferai dans ce livre tout ce qui est en mon pouvoir pour vous "décevoir" ».
C'est en ces termes que Joumana Haddad s'adresse au lecteur occidental avant de lui expliquer comment elle et ses semblables peuvent être des femmes libres dans un monde arabe pourtant ravagé par le despotisme et l'obscurantisme. Mêlant témoignage personnel, méditations, poèmes, elle raconte d'abord ses premiers émois, lectrice toute jeune encore du marquis de Sade, puis son expérience d'adolescente qui grandit dans une ville en guerre, Beyrouth, puis de jeune femme écrivant de la poésie libertine, enfin de femme de quarante ans qui édite le premier magazine érotique en langue arabe.
Tuer Schéhérazade, c'est à la fois vivre et penser en femme libre, en femme arabe et libre, comme il en existe tant... qu'on s'interdit de voir et d'entendre.
Joumana Haddad est née en 1970 à Beyrouth. Elle dirige les pages culturelles du quotidien An-Nahar, ainsi que le magazine JASAD (Corps) qu'elle a fondé en 2009. Journaliste et traductrice polyglotte, elle a interviewé de grands écrivains comme Umberto Eco, Wole Soyinka, Paul Auster, José Saramago, Mario Vargas Llosa. Poétesse, elle a publié cinq recueils dont certains ont été traduits dans les principales langues européennes.
Nous n'avons pas l'habitude de lire dans le monde arabe une poésie aussi nue que celle de Joumana Haddad. […] Joumana Haddad prend la poésie au pied de la lettre, ou pour être précis, au pied de l'arbre, car elle évoque le désir, désir féminin, avec ses échancrures, son mystère, ses tempêtes et ses brûlures. Tahar Ben Jelloun
Dans ce livre courageux, Joumana Haddad rompt avec le tabou de la société arabe, selon lequel la femme doit se taire. Shéhérazade doit mourir, pour parler, pour raconter son histoire, pour devenir humaine. Elfriede Jelinek
Manifestation organisée en partenariat avec les éditions Hans Schiler (Berlin/Tübingen)
Entrée : 3,50 € (tarif réduit 2,50 €) Sur réservation